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un mur à berlin
No Catastrophe.

La p1 est le royaume du paraître. Il faut sembler fort. Impressionner son voisin, lui faire peur.
Sembler ne rien craindre de ces sujets de chimie et de physique, qui sont là, si proches, mais encore en suspens, pas encore distribués mais déjà présents.
C'est du moins ce que s'imaginent mes proches voisins.
Ils sifflent pour presser les profs de commencer l'épreuve, discutent, fort, avec leurs voisins des sujets de bio des années précédentes trop facile, franchement, éclatent d'un rire gras. Je ne sais qui ils pensent vraiment tromper ainsi.
Il y a aussi ceux qui se rongent les ongles ou se tordent les doigts en regardant dans le vide, ceux dont le regard saute nerveusement d'un point de la salle à l'autre, évitant de se poser vraiment, se concentrant sur des détails, peut être pour ne pas saisir l'immensité de la salle, le plafond si haut qu'il vous écrase, les 500 étudiants, répartis en deux salles, et assis derrière leur table. Il y a ceux dont le visage reflète l'émotion intérieure, un lent flux et reflux, oscillant entre apréhension et espoir. Il ya ceux qui cherchent leurs amis du regard, ceux qui se prennent la tête entre les mains.

Je me retourne et mes mains tremblent, un peu. Je pose mes mains, à plat, de part et d'autre du petit tas de feuilles de brouillon et de ma carte optique, parvient tant bien que mal à les maîtriser. J'ai le souffle un peu court, je m'oblige à respirer profondément. Surtout ne plus me retourner, ne plus regarder autour de moi, ne plus les voir.
Soudain tout tourbillonne, les tables s'effacent,
Je revois Mme D, une psy, que j'avais consultée à une époque, je la ré-entend me dire c'est bien d'avoir un but, comme tu en as un.
Une voix me souffle que c'est là, maintenant, que je joue une partie de ma vie, une autre rit et se moque de ces sentences définitives et mélodramatiques, tout en sachant que quelque part, c'est vrai.
Je revois S, B. Je revois un sourire bravache sur un lit d'hôpital, je revois tous ces jours où je pensais à cette année, à ce moment.
Des phrases de la princesse au petit pois me dansent sous les yeux.
Radiohead joue, juste pour moi Exit music (for a film), qui a encore le goût d'un soir d'été.
Et puis, plus rien.
Un froissement de papier, une rumeur qui s'élève, j'ouvre les yeux, et on me donne un sujet.
Et puis, plus rien.

L'ordre du jour étant :
A première vue, pas de catastrophe.
(après, ça dépend de tellement de choses, que mieux vaut ne pas y penser)

Ecrit par Villys, le Mardi 27 Janvier 2004, 17:49 dans la rubrique "Cercle pour rien".
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Commentaires :

castor
castor
27-01-04 à 18:42

L'ambiance me revient.

En te lisant, j'ai retrouvé une ambiance qui m'est familière. Les bruits de la salle, si proches et qui semblent venir d'un autre monde. décalés. Les commentaires qui se perdent. Les moindres détails de la salle que l'on connaîtra par coeur à force de les fixer. Les stylos, les objets qui ont plus une importance de gris-gris qu'une véritable utilité scolaire.

Les questions qu'on se pose, le stress. L'estomac qui se crispe. On se demande si les fonctions vitales tiendront quatre heures, si on n'aurait pas dû prendre un en-cas, si on en a pris pris un assez consistant.

Et puis une impression d'acuité cérébrale. Et la main qui s'agite, qui veut écrire. Qui n'attend que le sujet pour se lancer, le plus vite possible, au point où la lisibilité du texte commence à en pâtir.

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