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un mur à berlin
Pile ou face...

Côté pile

Quelques larmes qui glissaient lentement tout à l'heure. La fatigue, nerveuse, surtout... La décompression après ces mois passés à préparer une échéance comme si c'était une fin en elle même, avoir franchit l'épreuve, être maintenant dans l'incertitude, mais devoir néanmoins se remettre au travail, sans avoir eut le temps de réellement souffler.

Un semestre qui promet d'être plus intense. Plus intéressant, aussi, mais plus dur. Avec ces matières aux noms ronflants Anatomie, Histologie, Physiologie, ces polycopiés énormes à mémoriser...

Premier cours d'anatomie. LA matière qui terrorise tout un chacun, par son lot de détails à connaître par coeur. Si vous vous imaginez que le crâne est constitué d'un seul tenant, d'un seul os, bien lisse, formant la boîte crânienne, vous êtes un doux innocent, et je vous envie.

Tout cela recommence à envahir ma vie.
A la piscine, je me récite mes acides aminés en faisant mes longueurs, répêtant en boucle la liste des AA indispensables Leucine/Threonine[respiration]LysineTrypthophanePhenylalanine[respiration)]ValineMethionineIsoleucine, ou la fameuse phrase mnémotechnique Le Très Lyrique Tristan Fait Vachement Méditer Iseult - oui, même en biochimie, certains ne se privent pas d'être poêtes-, puis j'essaie de me souvenir des caractéristiques des épithéliums, je me récite la différence entre une séreuse et une muqueuse -vive l'histologie-. 
Puis tout s'efface derrière les gestes mécaniques, la régularité de la respiration.
Ne penser à rien. C'est très reposant.

Côté pile c'est... non pas du découragement, mais de l'épuisement nerveux. L'impression d'être vidée de tout, même de mes mots, d'être amorphe. S'en vouloir d'être ainsi, en se disant qu'il faut travailler, ne pas prendre de retard. Pleurer sans trop savoir pourquoi, Exit Music (for a film) en fond sonore.
S'allonger sur les bancs de cet amphi si grand, en attendant le début du cours (il faut venir 30 minutes, au moins, à l'avance, pour avoir une place correcte, dans cet amphi bondé par 550 étudiants), écouter la rumeur des autres qui arrivent, percevoir comme une sourde pulsation, d'apprehension et d'impatience, une tension, qui n'est peut être qu'un écho de mes pensées.

Côté face, il y a les profs passionants... Celui de droit qui subjuge l'amphi entier, et récolte des applaudissements à la fin de son cours, celui d'anatomie qui explique si bien et bluffe tout le monde par la maîtrise de ses dessins au tableau, celle de psycho qui en perturbe certains mais qui me passionne, celui d'histologie, le nez dans son poly qui ne nous parle en relevant la tête qu'avec les yeux fermés...

Il y a eut ces deux étudiants, dans la tenue d'adam, (ah si, avec un noeud pap' aussi), entrant en plein cours, devant un amphi en délire, il y a ces rires, avec une amie, les jeux de mots en rapport avec un cours d'histoire de la médecine, qui ne font rire que nous et qui amènent des dialogues surréalistes.
Ces rires parfois oubliés, et qui font du bien.

Il y a ces matières passionantes, pour certaines, malgré leur difficulté, après un semestre consacré à l'enseignement scientifique assez général, on touche enfin aux domaines propres à la médecine.
Il y a toutes ces choses qui font que malgré le côté pile, je ne regrette rien.
(Et puis il y a une semaine de vacances à l'horizon, semaine, qui depuis des mois, est notre second sujet de fantasme (juste derrière "les quatre jours post-concours"))

Mais bon sang, si seulement les pièces étaient truquées, si seulement je ne pouvais voir que le côté face...

Ecrit par Villys, le Samedi 7 Février 2004, 17:08 dans la rubrique "Cercle pour rien".
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