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un mur à berlin
Une dernière fois
--> (Ca m'embêtait de mettre "noël" comme titre. Parce que, bon, vive l'originalité)

..on a la cheminée qu'on peut...(un arbre sur mon campus, et vous pouvez, distinguer des chaussures accrochées dessus. Oui, des chaussures. Voilà des petits souliers qui auront été oubliés.)
Réveillon de Noël un peu étrange. Avec un moi un peu cynique qui riait de tout ça. Et un autre moi qui cherchait à l'étouffer, un autre moi qui voulait y croire.

Quand j'étais petite, je passais  toujours Noël chez mes grands parents paternels. Ou plutôt chez mon grand père, vu que ma grand  mère est morte alors que j'étais toute petite. (mon dieu, j'écris un post sur noël, et après à peine trois lignes, oui trois, j'arrive à caser un mort. C'est fort. Très fort).
Noël pour moi était associé à leur maison, à l'odeur profonde et boisée qui montait des parquets, au grincements des portes dans la nuit, au sapin qui trônait dans un coin du salon, au fauteuil marron de mon grand père, qui avait une texture et une odeur si particulière, la messe de noël, à laquelle mon grand père tenait à aller, et qui de mes yeux d'enfants était un peu magique, même si je n'y croyais pas (je n'ai même jamais cru au père noël, la faute à mes parents, qui s'étonnent après de mon désenchantement).
Noël, c'était se réveiller aux aurores et attendre impatiement que mon grand père se réveille, c'était ouvrir les paquets cadeaux sans rien savoir de ce qu'il y aurait à l'intérieur (l'époque bénie des vraies surprises, et non des petits chèques paresseux), c'était les mains noueuses de mon grand père lorsqu'il me tendait mes cadeaux, son regard un peu perdu derrière ses lunettes.
C'était jouer ensuite, des heures entières avec mon frère.
Ca ce sont les noëls dont le moi qui veut y croire se souvient, parce qu'ils gardent ce côté brut des souvenirs d'enfance et de petite enfance, des sensations éclatées comme au kaléidoscope, décomposées et un peu magiques.

Et puis il y a eut l'enfance qui éclate, les noëls seule, avec mes parents et mon frère, ce noël, où j'ai passé la moitié de mon 25 décembre dans la rue, parce qu'il y avait eut une explosion, et que notre appartement en vacances était trop petit pour la contenir, il y a eut ce noël désenchanté loin de tout le monde.
Tous ces noëls dont le moi cynique me soufflait des bribes à l'oreille, riant de me voir tellement prête à y croire, une dernière fois.

Et puis finalement, la soirée a été un peu magique. Il n'y a pas tellement de mots pour la décrire, parce que ce ne sont que des bribes de personalités, des instantanés qui ne feraient sourire que moi, mais je crois qu'il y avait du bonheur, simple et apaisant. Le moi cynique a lâché prise, et, oui, cela ressemblait à du bonheur.
Voir ma grand mère écroulée de rire, la voir heureuse après de si dures années pour elle, c'était peut être déjà tout, c'était la vie qui continue et qui fait un pied de nez au passé.
Au retour, un accroc avec ma mère dans la voiture, un accroc dans ce beau tableau, le moi cynique qui reprend le dessus, les souvenirs lancinants qui remontent, les yeux qui se mouillent un peu, mais, au final, parvenir à le faire taire, pour garder une belle image de tout ça.

Un peu comme le jour de mon anniversaire, mon frère qui me téléphone, et cette partie de moi, cynique, qui riait doucement, avait presque honte, de me voir tellement... avide de ses paroles, comme un poulpe qui n'a jamais compris, même après ces années.
Puis il m'a joliement souhaité un joyeux anniversaire, on a un peu rit, et là encore, le cynisme a lâché prise, j'avais un peu trop envie d'y croire. Il s'est renseigné sur mes résultats aux concours blancs, m'a encouragée. Les mots hésitaient un peu des deux côtés, peur de se heurter... mais c'était déjà beaucoup.
Parceque sa voix, éveillait des souvenirs plus lointains que tout cela, évitait certains échos pour ne raviver que ceux d'un petit garçon aux poches pleines de billes, qui me construisait des villages en legos, et qui avait un rire encore cristallin. 

C'est peut être ça le début du bonheur, avec mon frère, aussi (parcequ'il faut un peu lui rendre justice après le post de l'autre jour), faire comme ma grand mère, laisser couler, relâcher son septicisme, et essayer d'y croire.

Je veux pouvoir dire que j'aurai essayé.
Au moins une dernière fois.

Ecrit par Villys, le Jeudi 25 Décembre 2003, 10:54 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Commentaires :

an-droid
an-droid
25-12-03 à 16:45

ah zut oui, ça a été ton anniversaire, on-sait-pas-quand...

alors contente, tu peux aller en boite maintenant? ;oD

[pas pu m'en empêcher. hum. balancez-moi vos pantoufles dans la gueule :)]

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