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un mur à berlin
Amphi, ambiance, discours
--> et doyen

L'ambiance est posée.
L'amphi nous semble gigantesque. Nous devons être entre 400 et 500 à nous serrer sur ces bancs. Au tableau un message de "bienvenue", en forme d'avertissement, signé "les doublants qui veulent vous décourager, car vous êtes leurs concurents pour le concours".

Bienvenue à ...

Les doublants. Ils sont au fond. Regroupés. Ils chahutent. Sifflent. Emmettent régulièrement de long "sssssssssssssssss" ou huent les passages qui leur déplaisent dans les discours du doyen, directeur, et des profs.

Le premier à se présenter, directeur de notre division à la fac, est blasé. Il demande aux doublants de baisser d'un ton. Nous averti que peu d'entre nous réussiront à devenir médecins (concert de "ssssssss" et de huées, de la part de doublants, quelques rires). Il rappelle la difficulté de cette année. La nécessité de travailler énormément (ssssssss, huées). Nous invite à ne pas nous laisser intimider par les doublants. Donne les coordonnées de son secrétariat. L'ambiance est au chahut.

Beaucoup de profs se font un peu huer, ou "acclamer" par les doublants dans une ambiance plutôt bon enfant. L'un d'entre eux semble particulièrement faire rire les doublants. Nous comprimes pourquoi, à l'instant où il ouvrit la bouche. Un accent anglophone à couper au couteau, des structures de phrases un peu bizarres...
Un peu plus tard, nous réccupérons nos emplois du temps, over-bookés.
La réunion, censé nous mettre à l'aise, a surtout l'air de servir à nous stresser sur le travail à venir.

Mais ce qui m'a le plus marqué, au cours de cette réunion, c'est le discours de notre doyen. Ce qui m'a fait, une fois de plus, apparaître que ça en valait le coup.

Le Doyen. C'est le second à venir parler. Il se présente. Il est médecin. Il nous parle aussi de la difficulté de cette année, de la somme de travail. Il calme instantanément les doublants. Mais surtout, il nous parle, dans un silence quasi total, du travail de médecin.
"C'est avoir ses propres angoisses le matin, et accepter de prendre sur soi les angoisses, les problèmes des autres...".
Il en parle, et il en parle bien. Conseille d'abandonner tout de suite si on ne s'en sent pas capable. Si on n'a pas une empathie pour les malades.
Il me subjuge. Il sait de quoi il parle, et cela a l'air tellement vrai, jamais auparavant on ne m'avait parlé de ce "métier" aussi justement.
Je me souviens du soir écarlate, j'y puise une force nouvelle.
J'imagine que beaucoup se demandent si ils en seront capables. Que d'autres préfèrent éluder la question.

Je ne sais pas si j'en serai capable, tous les jours, le moment venu.
Mais je me souviens du . Ce souvenir, chevillé en moi, me fait prendre conscience qu'effectivement je dois avoir un minimum d'empathie. Mais surtout, surtout, que sa souffrance me touchait au plus profond de moi. Que je n'avais qu'une envie, l'aider. Que ce n'était même pas une envie, mais un réflexe, un instinct. Une évidence.
Que j'ai envie d'être médecin. Au plus profond de moi. Ce n'est même pas une envie. C'est comme une évidence.

Ecrit par Villys, le Samedi 13 Septembre 2003, 09:58 dans la rubrique "Cercle de bonheur".
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Commentaires :

an-droid
an-droid
13-09-03 à 11:19

j'aimerais avoir des évidences comme ça... [et j'ai que des "je sais pas vraiment encore"]

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tournicoti
tournicoti
19-09-03 à 03:36

et tu y arriveras. je l ai vu dans mes chocapics.

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